La pige, je l’aime bien mais je la quitte

Step by step, ouh baby... (Ici, l'escalier menant au "Mont Doré" de Bangkok)
Step by step, ouh baby… (Ici, l’escalier menant au « Mont Doré » de Bangkok)

Quatre petits mois et puis s’en va… Je me suis lancée à la pige en septembre, je me suis éclatée, même si financièrement l’expérience n’a pas toujours été facile. Mais je rejoins désormais les rangs de l’agence AEF où je compte bien m’épanouir autant comme datajournaliste!

« Tu verras, la pige c’est pas toujours évident mais tu vas t’éclater! » Les quelques consoeurs que j’ai consultées courant 2017 avaient raison: j’ai stressé mais je me suis éclatée. Cet univers souvent décrit comme impitoyable me faisait beaucoup plus peur qu’envie. Après quatre petits mois pour tenter d’en apprivoiser les règles, avec Pôle Emploi en filet de sécurité, j’ai finalement apprécié cette expérience. Je me suis éclatée, donc, et j’aurai sans doute moins peur de la pige si je suis de nouveau amenée à pratiquer mon métier de cette façon à l’avenir. Mais pour l’heure, sans aucune nostalgie et avec énormément d’envie, je rejoins les rangs de l’agence AEF comme datajournaliste au sein de son équipe Enseignement supérieur et Recherche. Et je compte bien m’y éclater autant!

Des piges et des chats

Mais tirons d’abord un petit bilan de ces quatre mois de pige. Pendant cette courte période, j’aurai finalement:

  • Découvert que je pouvais « me vendre » ou du moins vendre mes idées. Je garde précieusement en mémoire la réaction – « oh j’adore, c’est extra » – d’un de mes interlocuteurs après que je lui ai pitché un sujet capillotracté. Un enthousiasme qui a fait chaud à mon petit coeur de datapigiste;
  • Acheté un fauteuil bien rembourré pour travailler confortablement à domicile;
  • Apprécié la discrétion de ma collègue de bureau, Samara, dont je ne dénoncerai pas la tendance à faire la sieste toute la journée, à des endroits inattendus. Oups, trop tard;

  • Tourné avec trois médias/agences qui ont accepté mes propositions et/ou m’ont passé des commandes: Médiacités, The Conversation et Askmedia. Chose rare dans le monde de la pige où les pratiques sont parfois limite-limite, je n’ai aucune raison de me plaindre de ces trois employeurs, dont deux « changent la donne »: bon relationnel, retours constructifs, paiement sans délai excessif et en salaire… Merci à eux! Ils partagent un autre point commun: par leur intermédiaire, j’ai pu contribuer à d’autres publications. Pour Askmédia, les piges étaient des commandes de Télé Poche et Notre Temps. Les datavisualisations que j’ai réalisées pour les articles de chercheurs sur The Conversation ont été reprises par L’Obs ou Le Point. Et mon papier sur les monnaies locales complémentaires pour Médiacités a intéressé Médiapart. Vive le partage de contenus qui a démultiplié ma présence en ligne;
  • Compris qu’il ne fallait pas accepter/déclencher trop de piges à rendre d’un seul coup, de crainte de rater une occasion. Mieux vaut étaler le tout dans le temps;

Des salaires et des allocs Pôle Emploi

  • Tenu mes comptes dans un fichier Excel, pour changer. Comptes compliqués à démêler d’ailleurs, tant les règles changent d’un employeur à l’autre (salaire net ou brut, CP et 13e mois inclus ou pas, dates de publication et de paiement variables). Pour le démarrage, heureusement que Pôle Emploi était présent en filet de sécurité. Les piges n’auraient pas suffi à faire bouillir la marmite au début. Mais la courbe de progression était encourageante depuis ma mise en route en septembre… A noter que le mois de décembre est artificiellement gonflé en raison du paiement de piges rendues en amont mais publiées plus tard.

  • Avancé pas mal de séries (This is us, rattrapage de Homeland, Broadchurch ou House of Cards…) et de broderies dans les moments plus mous, j’avoue, quand les contacts mettaient du temps à réagir;
  • Répondu à plusieurs offres d’emploi en parallèle, en ciblant et en soignant mes candidatures sans les multiplier « au cas où ». Ce qui m’a permis d’obtenir des entretiens très enrichissants même quand la réponse finale était négative! Pour le moral, cela fait une différence très appréciable;
  • Perçu ma chance en lisant des témoignages sur la page Facebook de Profession Pigiste ou en écoutant les déconvenues de certains confrères;
  • Passé quelques journées à nager dans la paperasse. Quel bonheur de faire son actualisation Pôle Emploi scrupuleusement pour éviter tout « trop perçu » à rembourser… Quelle joie aussi de renvoyer son relevé de situation Pôle Emploi à la mutuelle. Histoire de reconduire sa validité mois après mois jusqu’à épuisement des droits. Quelle allégresse enfin d’emballer fiches de paie et relevés divers dans un paquet cadeau pour renouveler sa carte de presse;

  • Commencé à ressentir une certaine solitude. Si j’avais continué à la pige en 2018, j’aurais sans doute cherché un bureau collectif pour partager les pauses café, les idées et les compétences. Quitte à y consacrer une centaine d’euros par mois;
  • Posté peu de choses sur Lady Data. Je me rattraperai, promis!

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